Testing the concept of academic housework in a European setting: Part of academic career-making or gendered barrier to the top ? T. Heijstra, Þ. Einarsdóttir, G. Pétursdóttir, F. Steinþórsdóttir European Educational Research Journal16(2–3), 200–214.

Bien que la profession d’enseignant.e-chercheur.e soit centrée autour d’une forte éthique professionnelle, de l’excellence académique et du prestige, certaines tâches moins reconnues et moins valorisées font partie du métier. Dans une recherche exploratoire auprès de jeunes universitaires de six pays européens, les auteur.e.s testent le concept d’academic housework, qu’ils.elles définissent comme « l’ensemble des tâches académiques importantes mais invisibilisées et sous-évaluées, dont l’étendue et les composantes sont étroitement liées au genre de l’employé.e, à son statut au sein de l’institution, à la culture de travail du champ d’étude ainsi qu’à l’intervention d’un.e supérieur.e hiérarchique »[1]. Sont définis comme tel par les doctorant.e.s en sciences : la discussion et révision d’articles, l’écriture des consignes de sécurité pour le laboratoire, les tâches administratives et parfois les heures d’enseignement. Cet academic housework n’est pas nécessairement jugé de manière négative par les participant.e.s, en revanche il est plus souvent perçu comme un signe de dévouement professionnel et un atout lorsque réalisé par un homme. A l’inverse, des efforts similaires fournis par une femme sont considérés comme relevant de compétences naturelles.         
La distribution de ces tâches « subalternes » est relativement arbitraire, et les doctorantes interrogées expliquent se voir souvent attribuer des heures d’enseignement ou des tâches de secrétaire, au détriment du temps consacré à leur recherche.    
Ces premières pistes d’analyse permettent d’apporter des éléments de compréhension supplémentaires aux mécanismes de plafond de verre et de « leaky pipeline », qui continuent d’opérer dans le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche.       
Cet article s’appuyant sur des entretiens réalisés avec des jeunes universitaires, il serait intéressant d’élargir le panel en interrogeant des universitaires avec plus d’ancienneté, afin de comprendre comment se répartit l’academic housework tout au long de la carrière des hommes et des femmes.

Article rédigé par Lorenn Contini


[1] Traduit de l’anglais