Les femmes déclarent “ne pas pouvoir refuser” les tâches administratives en recherche de peur de conséquences négatives pour leur carrière quand les hommes ont tendance à les “peser en fonction de ce qu’elles peuvent apporter pour leur carrière” et la plupart du temps les évitent. C’est ce que montrent deux chercheuses de l’université de Copenhague et de la Copenhagen Business school dans un article paru dans Current sociology, le 17 janvier 2024, sur les “mécanismes à l’origine de la répartition inégale entre hommes et femmes dans l’exercice des obligations de service des universitaires.
L’article montre que “les hommes parviennent mieux à défendre leurs intérêts individuels face aux exigences de service” et le lien entre ce fait et “leur travail relationnel” ainsi qu’aux “attentes en matière de rôle organisationnel”. Un fait qui “a pour conséquence de réduire les possibilités pour les femmes de dire non”.
“Il faut de l’habileté pour équilibrer, d’une part, les attentes de contributions en matière de service
représentées par la direction et, d’autre part, l’effort pour sécuriser son propre temps de recherche et les hommes réussissent mieux que les femmes dans ce domaine”.
Pour les autrices de l’étude, “ces formes genrées de travail relationnel sont intégrées dans des modèles organisationnels qui donnent à certains membres du corps professoral (plus souvent des hommes que des femmes) le droit de refuser et font porter sur d’autres (plus souvent des femmes que des hommes) l’attente qu’elles ou ils se conforment”. “En ce sens, le travail relationnel est un lieu de négociation de l’égalité et de l’inégalité entre les hommes et les femmes dans le milieu universitaire”, soulignent-elles.
Järvinen, M., & Mik-Meyer, N. (2024). Giving and receiving: Gendered service work in academia. Current Sociology, 00113921231224754.