Un article dans le journal du CNRS nous rappelle les effets néfastes de la charge mentale des femmes sur leur bien-être et leur vie professionnelle. On vous propose quelques extraits de cet article ci-dessous.

La charge mentale est un « travail de gestion, d’organisation et de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectif la satisfaction des besoins de chacun et la bonne marche de la résidence », selon la chercheuse Nicole Brais (Université Laval, Québec). Il s’agit davantage de la charge cognitive associée à la gestion propre des tâches domestiques que de la réalisation de ces tâches. Le problème ? Cette charge n’est pas répartie équitablement au sein du couple et reste encore aujourd’hui majoritairement supportée par les femmes, accentuant les inégalités sur le marché du travail.”

“En 2010 en France, les femmes consacrent encore 4 heures par jour en moyenne aux tâches domestiques, soit une heure de moins que dans les années 1990. Les hommes quant à eux y consacrent 2 heures, comme il y a trente ans. Selon l’Insee, en 2010, les femmes prennent en charge 64 % des tâches domestiques et 71 % des tâches parentales au sein des foyers.”

“Cette charge liée à la sphère privée ne s’ajoute pas simplement à l’activité professionnelle mais empiète sur celle-ci. Les femmes la portent au travail, ce qui influence leurs choix ainsi que leurs comportements professionnels. Ce sont précisément ces choix et comportements qui diffèrent de ceux des hommes et participent à creuser le fossé entre les genres sur le marché du travail.

lèche S., Lepinteur A., Powdthavee N., 2018, “Gender Norms and Relative Working Hours: Why Do Women Suffer More Than Men from Working Longer Hours Than Their Partners?”, AEA Papers and Proceedings, 108, 163-68. DOI: 10.1257/pandp.20181098